LIVRES SUGGÉRÉS POUR 2024-2025

Voici la liste des livres proposés pour le Club Littéraire septembre 2024 - mai 2025.

Merci d'envoyer votre choix de 8 livres à freybd@gmail.com avant le 8 avril

Tout membre de l'Alliance Française peut faire parti du Club Littéraire!

1 - Besson, Philippe, Ceci n’est pas un fait-divers, Pocket, 2023, 192 p.

​            Ils sont frère et sœur. Quand l’histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans. Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant : « Papa vient de tuer maman. »
Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.

Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d’un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre.

2 - Boris, Hugo, Débarquer, Pocket, 2022, 176 p.

Andrew, vétéran américain du 6 juin 1944, trouve la force de revenir en Normandie à la fin de ses jours pour revoir la terre qui l’a si profondément marqué. Une guide des plages du débarquement doit l’accueillir, Magali, âgée d’une trentaine d’années.

Dans sa profession, accompagner un vétéran d’Omaha Beach, c’est le Saint-Graal. Mais ce matin, lorsqu’on lui annonce l’arrivée d’Andrew, Magali se sent dépassée. Il y a neuf mois, son mari a disparu et depuis l’enquête piétine, personne ne sait s’il est mort ou vivant. Seule avec ses deux enfants, elle est morte d’inquiétude. La visite de ce vieil Américain, alors qu’elle musèle sa douleur avec des médicaments depuis des semaines, c’est trop.

Les vétérans se déplacent toujours en famille, souvent accompagnés d’une association, toujours accueillis comme des demi-dieux, presque des stars du rock. Pourtant à la gare de Bayeux, Andrew est seul. Ce vieillard qui peine à marcher a fait le voyage depuis le Connecticut sans l’aide de personne. Qui est-il ? Que cache cette détermination solitaire ?

3 - Borne, Adrien, Mémoire de soie, Livre de Poche, 2020, 250 p.

Ce 9 juin 1936, Émile a vingt ans et il part pour son service militaire. Pourtant, rien ne vient bousculer les habitudes de ses parents à La Cordot. Peu importe qu’il les quitte pour deux ans, pas de fierté ni d’inquiétude. Il faut dire qu’il n’y a pas de héros en uniforme chez eux; la Grande Guerre a épargné les siens, même si c’est un temps dont on ne parle jamais, pas plus qu’on évoque l’ancienne magnanerie, ultime fierté familiale où, jusqu’en 1918, on a élevé les vers à soie.

Ce matin, sa mère n’a témoigné d’aucune tendresse particulière. Il y a juste ce livret, fourré au fond du sac de son fils, avant qu’il ne monte dans le bus pour Montélimar.

4 - Carlier, Stéphane, L’enterrement de Serge, Pocket, 2021, 224 p.

Dans une petite église de Saône-et-Loire, on enterre Serge Blondeau et ils ne sont pas nombreux à avoir fait le déplacement. Il y a Gilberte, sa mère, qui s’apprête à faire une annonce importante, Brigitte, sa sœur, qui compte les heures avant son retour en région parisienne, Bernard, son beau-frère, qui aimerait récupérer les quatre cents francs qu’il a prêtés au défunt en 1998, et une poignée d’autres. Il faut dire que Serge n’avait rien d’inspirant. Un homme qui habite un mobile home et gagne sa vie en conduisant le minibus d’une maison de retraite ne peut pas espérer des obsèques grandioses. Celles-ci seront pourtant inoubliables... Cet enterrement-là vous rendra heureux !

5 - Clément, Hugo, Les lapins ne mangent pas de carottes, Livre de Poche, 2022, 224 p.

            « L’image que nous avons des animaux correspond rarement à la réalité. Les moutons ? Des suiveurs, sans aucune personnalité. Les porcs ? Ils sont sales. Les loups ? Méchants. Cette vision déformée peut nous conduire à négliger les animaux, à les mépriser, voire à justifier leur exploitation déraisonnée, qui se traduit par la violence et l’injustice. Il nous faut déconstruire les représentations et les pratiques que nous perpétuons de génération en génération, malgré nos connaissances scientifiques toujours plus grandes. C’est ce à quoi je souhaite contribuer avec ce livre : modifier notre manière de voir le monde qui nous entoure, apprendre à cohabiter avec les autres créatures, et prendre conscience que nous faisons aussi partie du règne animal. »

6 - Delabroy-Allard, Pauline, Qui sait, Folio, 2022, 256 p.

            Avant d’être enceinte, Pauline ne s’était jamais posé la question de ses origines. Et puis cela devient crucial. Elle sonde alors le sens des mystérieux prénoms secondaires qui figurent sur sa carte d’identité : Jeanne, Jérôme, Ysé. Fantaisie et drame, fantasme et réalité se mêlent dans ce récit envoûtant, qui nous conduit tour à tour sur les traces d’une aïeule aliénée, d’un ami de la famille disparu et d’une héroïne de fiction. Avec Qui sait, Pauline Delabroy-Allard signe un deuxième roman virtuose, ode à la toute-puissance de l’imagination et de la littérature.

7 - Giraud, Brigitte, Vivre vite, J’ai lu, 2022, 192 p. (Prix Goncourt 2022)

            "J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence. Parce que la maison est au cœur de ce qui a provoqué l'accident." En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s'étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux. Brigitte Giraud mène l'enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimées.

8 - Josse, Gaelle, La nuit des pères, J’ai Lu, 2022, 192 p.

            « Tu ne seras jamais aimée de personne. Tu m'as dit ça, un jour, mon père. Tu vas rater ta vie. Tu m'as dit ça, aussi. De toutes mes forces, j'ai voulu faire mentir ta malédiction. »

Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père, ancien guide de montagne, décline, il entre dans les brumes de l'oubli. Après de longues années d'absence, elle appréhende ce retour. C’est l'ultime possibilité, peut-être, de comprendre qui était ce père si destructeur, si difficile à aimer. Entre eux trois, pendant quelques jours, l'histoire familiale va se nouer et se dénouer. Sur eux plane l’ombre de la grande Histoire, du poison qu’elle infuse dans le sang par-delà les générations murées dans le silence. Les voix de cette famille meurtrie se succèdent pour dire l’ambivalence des sentiments filiaux et les violences invisibles, ces déchirures qui poursuivent un homme jusqu'à son crépuscule.


9 - Lafon, Lola, Quand tu écouteras cette chanson, Livre de Poche, 2022, 216 p.

            Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment? Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre?

Celle d'une jeune fille, qui n'aura pour tout voyage qu'un escalier à monter et à descendre, moins d'une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l'imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J'imaginais la nuit propice à accueillir l'absence d'Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s'est habitée, éclairée de reflets; au cœur de l'Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver.

10 - Larrea, Maria, Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, Livre de Poche, 2022, 216 p.

            L'histoire commence en Espagne, par deux naissances et deux abandons. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon qu'elle confie aux jésuites. Un peu plus tard, en Galice, une femme accouche d'une fille et la laisse aux sœurs d'un couvent. Elle revient la chercher dix ans après. L'enfant est belle comme le diable, jamais elle ne l'aimera. Le garçon, c'est Julian. La fille, Victoria.

Ce sont le père et la mère de Maria, notre narratrice. Dans la première partie du roman, celle-ci déroule en parallèle l'enfance de ses parents et la sienne: Victoria et ses dix frères et sœurs; Julian fuyant l'orphelinat pour s'embarquer en mer. Puis leur rencontre, leur amour et leur départ vers la France. Victoria y sera femme de ménage, Julian, gardien du théâtre de la Michodière. Maria grandit là, parmi les acteurs, les décors, les armes à feu de son père, basque et révolutionnaire, buveur souvent violent, les silences de sa mère et les moqueries de ses amies. Mais la fille d'immigrés devient réalisatrice, tombe amoureuse, fonde un foyer, s'extirpe de ses origines. Jusqu'à ce que le sort l'y ramène brutalement. A vingt-sept ans, une tarologue prétend qu'elle ne serait pas la fille de ses parents. Pour trouver la vérité, il lui faudra retourner à Bilbao, la ville où elle est née.

11 - Lattre, Marie de, La promesse, Pocket, 2023, 224 p.

            Nous sommes en 1942, Jacques a 8 ans. Ses parents sont des artistes juifs émigrés d'Europe de l'Est. Lorsqu'ils sont arrêtés, avant d'être exterminés en Pologne, le père de Jacques, du camp de Drancy, écrit à une jeune femme pour la supplier de ne pas oublier l'enfant. Et sa mère formule la même prière à un de leurs amis. Cette femme et cet homme, qui ne se connaissaient pas, sauveront Jacques. Mais au nom de quels liens ? Quels chemins prendront leurs vies lorsque la guerre sera finie ?

12 - Leblond, Renaud, Le nageur d’Auschwitz, J’ai lu, 2022, 256 p.

C'est l'histoire d'un héros français oublié. Alfred Nakache (1915-1983), juif natif de Constantine, gloire de la natation française et du water-polo de 1936 à 1942, survivant d'Auschwitz et de Buchenwald, a été admis à titre posthume en 2019 dans le Swimming Hall of Fame, en Floride, pour les valeurs de courage, d'humilité, de force vitale et de résilience qu'il incarna.

Interdit de bassin lors des championnats de France en 1942, dénoncé en novembre 1943, il est arrêté, détenu à Drancy, puis déporté par le convoi n° 66 du 20 janvier 1944. À Auschwitz, Alfred Nakache bravera les nazis en allant nager, à ses risques et périls, dans des réserves d'eau à l'autre bout du camp.

En 1945, alors qu'on le croit mort, lui qui, petit, avait peur de l'eau, revient nager dans son club des Dauphins, à Toulouse. Avec l'espoir de retrouver sur le quai de la gare, où il se rend tous les soirs, sa femme Paule et sa fille Annie, déportées avec lui. Il retrouve son corps d'athlète et décroche un incroyable record du monde (3 x 100 mètres 3 nages)... avant d'apprendre que les deux amours de sa vie furent gazées quelques heures après leur arrivée à Auschwitz.

Après les Jeux Olympiques de Londres, en 1948, Alfred Nakache se retire des bassins, ne parlant presque jamais de cette vie à contre-courant, mais nageant tous les jours dans la baie de Cerbère, près de la frontière espagnole. Jusqu'à ce jour, en 1983, où, victime d'une crise cardiaque, il meurt en pleine mer...

13 - Le Nouvel, Isabelle, La femme qui n’aimait plus les hommes, Pocket, 2021, 208 p.

En apparence, Jeanne a tout pour être comblée : une carrière d’écrivain en pleine ascension, une vie sociale riche, un mariage avec un intellectuel influent. Pourtant, la jeune femme est au bord du gouffre, car tous ces signes extérieurs de bonheur ne font qu’occulter une réalité sordide et tragique. En ce soir d’automne, parce que son mari l’humilie une fois de plus, parce qu’il la terrorise une fois de trop, parce qu’il la menace et la frappe, parce qu’il lui demande de renoncer à ce qu’elle est, Jeanne va rassembler ce qui lui reste de forces pour s’extraire enfin de cette relation aussi toxique que violente.

Mais regarder la vérité en face a un prix, et ce sursaut vital couplé à l’annonce de sa récente grossesse va faire ressurgir en elle le souvenir d’autres violences. Celles qu’elle a subies à de nombreuses reprises dans son enfance et qu’elle n’a eu de cesse de vouloir refouler sa vie durant. Hantée par le souvenir de l’agresseur de ses jeunes années, autant que mue par la rage de s’en libérer enfin, Jeanne, à qui la justice oppose la prescription des faits, comprend qu’elle devra emprunter seule et à rebours le chemin plein de haine et de déni sur lequel elle a toujours refusé de retourner. Il la mènera là où vit, dans la lumière crue et aveuglante de l’impunité, celui qui broya sa vie lorsqu’elle n’était encore qu’une petite fille.

14 - Marchand, Gilles, Le soldat désaccordé, Livre de Poche, 2022, 224 p. (Prix des Libraires 2023)

Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d'amour que le jeune homme a vécue au milieu de l'Enfer. Alors que l'enquête progresse, la France se rapproche d'une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d'espoir dans un monde qui s'effondre.

15 - Médéline, François, Les larmes du Reich, 10/18, 2022, 192 p.

            1951. Il est un peu plus de quinze heures quand l'inspecteur Michel pose son vélo et entre dans une silencieuse ferme de la Drôme : un couple de retraités y a été assassiné quelques semaines plus tôt. La scène de crime est implacable : les époux Delhomme ont été tués au fusil de chasse. Et Juliette, leur fille de onze ans, s'est volatilisée.

L'inspecteur enquête et questionne : pourquoi assassiner ces paysans sans histoire ? La fillette a-t-elle été enlevée par un mystérieux rôdeur qui connaissait cette ferme isolée ? De Crest à Grenoble, de Pigalle au Havre, et jusqu'aux couloirs d'Auschwitz, l'homme de loi devra affronter les silences entêtés des uns, la soif de rédemption des autres. Et surtout les tourments d'une guerre dont plus personne ne veut parler.

16 - Modiano, Patrick, Chevreuse, Folio, 2021, 168 p.

            "Pour la première fois depuis quinze ans, le nom de cette femme lui occupait l'esprit, et ce nom entraînerait à sa suite, certainement, le souvenir d'autres personnes qu'il avait vues autour d'elle, dans la maison de la rue du Docteur-Kurzenne. Jusque-là, sa mémoire concernant ces personnes avait traversé une longue période d'hibernation, mais voilà, c'était fini, les fantômes ne craignaient pas de réapparaître au grand jour. Qui sait ? Dans les années suivantes, ils se rappelleraient encore à son bon souvenir, à la manière des maîtres chanteurs. Et, ne pouvant revivre le passé pour le corriger, le meilleur moyen de les rendre définitivement inoffensifs et de les tenir à distance, ce serait de les métamorphoser en personnages de roman."

17 - Péronnet, Valérie, La maison poussière, J’ai lu, 2022, 224p.

            Lorsqu’une inconnue emménage dans la maison Poussière, posée au bord d’une autoroute à huit voies sur l’île de Montréal, la vieille bâtisse bleue s’interroge : qui a bien pu lui envoyer cette Française, après tant d’années d’abandon et de solitude ?

Alors qu’à l’extérieur, l’hiver envahit tout, elle gratte, ponce, repeint, nettoie les souvenirs d’autres vies que la sienne, tandis que la maison tente de comprendre ce qui lui vaut d’être ainsi malmenée.

Mais quand les bruits de la route finissent par se taire, seuls résonnent les murmures des douloureux secrets de la femme, auxquels font écho ceux de la vieille Poussière, de Dumontine et d’Émerencienne, les deux soeurs qui l’ont habitée des années durant. Vont-elles parvenir à se rencontrer enfin, pour, peut-être, se libérer de ce qui les hante depuis si longtemps ?

18 - Richaud, Frédéric, Monstres, Pocket, 2022, 192 p.

Le Louvre, 1655. Catherine Beauvais, dite Cateau la borgnesse, promène sa difformité incongrue dans les couloirs du plus beau palais du monde. Sa présence indispose tout autant que la confiance que lui témoigne Anne d’Autriche.

C’est que Catherine possède une connaissance unique des plantes, des ventres et des clystères. Cette science, alliée à une intelligence et une sensibilité hors du commun, lui a permis de se frayer un chemin jusqu’au postérieur de Sa Majesté la reine, une gloutonne qui, quotidiennement, se bourre de saucisses, de côtelettes et de pain bouilli.

Comment se faire une place à la Cour, ce cénacle qui ne jure que par la beauté des formes, quand on est une créature issue d’un milieu modeste, habituée à inspirer le dégoût et la détestation ?

19 - Rivière, Constance, La maison des solitudes, Livre de Poche, 2021, 234 p.

Une jeune femme veut rejoindre sa grand-mère qui vit ses dernières heures à l’hôpital, mais elle en est empêchée. Pour lutter contre cette inhumanité envahissante, elle remonte le fil de la vie. Les souvenirs peuplent sa solitude : la Maison familiale, la lumière chaude de l’enfance, les livres de contes, le marronnier aux branches basses comme des caresses… Et les étreintes de sa grand-mère, qui rayonne de vie. Pourtant une ombre recouvre le tableau. Sa mère refuse de franchir le seuil de la Maison, le mutisme ne quitte pas un instant cette femme lunaire. « Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune n’est pas là… » Cette rengaine familière, il n’est plus temps de la fredonner lorsque, les années ayant passé, la mort frôle. Les heures, les minutes de vie sont comptées, la jeune femme ressent l’urgence de comprendre. Que s’est-il passé dans la Maison ?

20 - Rouvier, Sophie, Comme une éclipse, Livre de Poche, 2022, 216 p.

Brune, Clément, Dimitri, Pio et Fred se connaissent depuis l’enfance. Ils ont scellé leur amitié dans l’achat d’une maison commune où ils se retrouvent pour les vacances. Vingt ans plus tard, les années ont filé entre leurs doigts, et le lien qui les unissait s’est peu à peu distendu. Dimitri, charismatique et autoritaire meneur de la bande, souhaite tous les réunir pour célébrer ses 45 ans. La date des retrouvailles n’est pas choisie au hasard, une éclipse totale est prévue le même week-end. Quoi de mieux que le soleil et la lune pour honorer son anniversaire ?

Dans la pénombre de l’éclipse viendra le temps des aveux. Quand la vie a fait son œuvre, avec son lot d’amour, de déchirures et de non-dits, que reste-t-il des sentiments que chacun, pourtant, pensait inébranlables ?

21 - Ruiz, Olivia, Ecoute la pluie tomber, Livre de Poche, 2022, 192 p.

Marseillette, 1977. Dans le café qui l’a accueillie, étouffée, puis révélée, Carmen pleure sa nièce chérie. À plus de quarante ans, elle se rappelle les personnages qui ont changé sa vie. Ceux qui l’ont fait plonger, l’ont remise dans le droit chemin. Ceux qui ont su percer ses failles et écouter ses désirs. Sans oublier ses sœurs, dont elle partage les stigmates de l’exil mais refuse de suivre la route.

Parce qu’après tant d’épreuves, Carmen aussi veut s’inventer un destin... D’une hacienda près de Tolède à la prison madrilène de Ventas où le franquisme fait rage, en passant par un paquebot transatlantique, Olivia Ruiz nous embarque dans les tourments d’une histoire qui s’entremêle à la grande, où l’amour triomphe de la violence.

22 - Schmitt, Eric Emmanuel, Journal d’un amour perdu, Livre de Poche, 2019. 256 p.

            « Maman est morte ce matin et c'est la première fois qu'elle me fait de la peine. » Pendant deux ans, Eric-Emmanuel Schmitt tente d'apprivoiser l'inacceptable : la disparition de la femme qui l'a mis au monde. Ces pages racontent son « devoir de bonheur » : une longue lutte, acharnée et difficile, contre le chagrin. Demeurer inconsolable trahirait sa mère, tant cette femme lumineuse et tendre lui a donné le goût de la vie, la passion des arts, le sens de l'humour, le culte de la joie.

Ce texte explore le présent d'une détresse tout autant que le passé d'un bonheur, tandis que s'élabore la recomposition d'un homme mûr qui n'est plus « l'enfant de personne ». Éric-Emmanuel Schmitt parvient à transformer une expérience de la mort en une splendide leçon de vie.

23 - Valognes, Aurélie, La ritournelle, Livre de Poche, 2023, 240 p.

            Dans certaines familles, les repas de Noël se suivent et se ressemblent : mêmes plats, mêmes convives, mêmes discussions. Mais il suffit d’un rien pour que les bonnes manières volent en éclat : non-dits, vieilles rancunes et mauvaise foi vont transformer le dîner de fête en un règlement de comptes en bonne et due forme. Et si les repas de famille étaient enfin l’occasion de se dire les choses ?

Des dialogues enlevés, des personnages hauts en couleur, un roman drôle et jouissif ! Avec son talent unique pour saisir le vrai dans les relations familiales, Aurélie Valognes nous plonge dans une famille joyeusement dysfonctionnelle, qui ressemble étonnamment à la nôtre.

24 - Veil, Simone, Seul l’espoir apaise la douleur, J’ai lu, 2023, 224 p.

            Mai 2006. Pour l’Institut National de l’Audiovisuel et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, face à une caméra, Simone Veil déroule le film de sa vie. Le soleil de Nice, une famille unie, républicaine et laïque, l’insouciance, la guerre, l’Occupation… Et, le 13 avril 1944, le convoi 71 à destination d’Auschwitz avec sa mère et sa sœur.

C’est la première fois qu’avec une grande liberté Simone Veil raconte le froid, la faim, les humiliations, les camarades, le rapport entre les hommes et les femmes, ses dix-huit mois dans les camps, mais aussi le retour, les nouvelles humiliations, son engagement pour la mémoire. Seul l’espoir que la Shoah ne sera pas oubliée apaise la douleur. Un texte inédit, un témoignage pour l’histoire, un récit bouleversant.

25 - Le Tellier, Hervé, l'Anomalie, Gallimard, 2020, 397p

Prix Goncourt

Un jour de juin un Boeing d'Air France qui vient de traverser de terribles turbulences se voit refuser l'atterrissage à Kennedy Airport et contraint de se poser sur une base militaire où l'équipage et les passagers sont retenus par les services secrets américains. Pourquoi ? Trois mois plus tôt, en mars, et toujours après d'énormes turbulences, le même avion avec le même équipage, les mêmes passagers s'était posé à New York. Alors d'où vient cette réplique parfaite du premier vol et de ses occupants persuadés d'être en mars ? Mystère et branle-bas de combat sur toute la planète. Une hypothèse de duplication qui pourrait devenir réalité.

26 - Isabelle Aupy, L’homme qui n’aimait plus les chats, 2019, 124 pages – 

“ Sur une ile au large du continent, les habitants vivent au grès de la mer, du vent, et des chats qui, depuis toujours, vont et viennent comme bon leur semble.  Un jour, les félins disparaissent sans explication.  L’administration du continent en achemine alors de nouveaux, d’un genre un peu particulier.  Si certains villageois acceptant cette cohabitation inattendue, d’autres se rebellent.  Dans la lignée de 1984 de George Orwell, ce premier roman depeint avec finesse et ironie l’emprise d’un pouvoir arbitraire sur une petite communauteé”  (Prix de Lyceens selection 2023/2024)

27 - Rene Fregni, Dernier arret avant l’automne, 2019, 178 pages  - 

“Ecrivain en mal d’inspiration, le narrateur se rend dans un village en Provence où un rich propriétaire lui a confié la garde d’un monastère inhabité, niche dans les collines.  Il s’y installe avec pour seule compagnie un petit chat nommé Solex.  Un soir, en debroussaillant l’ancien cimetière des moines, il deterre une jambe humaine fraichement inhumée.  Mais quand il revient avec les gendarmes, la jambe a disparu..Qui a ete tué?  Et par qui?